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COVID 19: la catastrophe

 

Face à la catastrophe

quels chemins vers la résilience ?

 

Surveiller, gérer et contrôler

 

De grandes catastrophes peuvent malheureusement nous frapper, le plus souvent par surprise, les épidémies, les accidents (de train, d’avion ou de voiture), les effondrements d’immeubles, les attentats, les deuils, mais aussi la maladie, et le handicap. Il n’existe aucun moyen de s’y préparer. Les solutions pour y faire face se trouvent dans la réaction, qu’on souhaite rapide, efficace et la plus complète possible. C’est pourquoi les autorités locales et le Gouvernement s’impliquent publiquement pour rassurer en présentant des moyens concrets pour contrôler la catastrophe et ses effets, lorsqu’elle est globale.

 

Rassembler et reconstruire le lien social

 

Face au drame, à la terreur, ou à la peur, chaque individu est isolé par des émotions violentes et complexes qui le submergent. Les mesures gouvernementales au niveau national et international ne se suffisent pas à elles-mêmes. En général, des dispositions qui permettent d’agir au niveau individuel et au niveau de la collectivité sont toujours appréciées. Par exemple, on peut organiser, selon le contexte, des marches silencieuses, des prières dédiées, ou encore ériger des monuments à la mémoire des victimes, où se recueillir ensemble. Les bénévoles qui s’impliquent dans le soutien aux familles, quel que soit le problème, participent activement à la restauration du principe de communauté (corps social).

 

Soutenir, épauler, sans contraindre


Au niveau individuel, les besoins sont nombreux : prendre un congé pour des visites régulières, se loger près de l’Hôpital en cas d’hospitalisation, trouver des solutions de garde des jeunes enfants, bénéficier d’un soutien psychologique adapté, etc. Toutes ces urgences personnelles concrètes, peuvent être allégées par le soutien de l’entourage proche : voisins, amis, famille élargie, peuvent également se proposer pour préparer les repas, donner un coup de main ponctuel ou soutenir par une attitude appropriée. A l’inverse, il est admis de laisser le choix et la possibilité de refuser un soutien trop pressant, par exemple, lorsqu’on a besoin d’être seul.

 

Les grandes questions

 

Face aux catastrophes collectives, il est naturel de rechercher un coupable. Lorsqu’il s’agit d’un accident, les tords seront généralement partagés ou assumés par les parties concernées. La désignation d’un coupable – bouc émissaire – sur lequel déverser sa colère peut bien sûr devenir pathologique. On l’observe, par exemple, avec des agressions de médecins en pleine intervention d’urgence. Pour autant, il est tout-à-fait normal et sain de poser des questions pour essayer de comprendre la situation et son issue parfois fatale. 

Le tout étant de garder le sens de la mesure et des priorités... savoir aussi rester patient, lorsque les réponses sont incomplètes ou insatisfaisantes.

 

Le deuil – les deuils

Nous observons face aux grandes catastrophes de notre temps, l’émergence de nouveaux « deuils » à faire : un système de santé hyper-performant, des infrastructures toujours disponibles, une vision positive du métier de soignant, des relations cordiales et serviables de bon voisinage, de nombreux messages de soutien en cas de deuil (réel), etc. Le lien social est en déliquescence, sans que personne ne s’y attache vraiment face à l’enchaînement des crises et des urgences personnelles.

Le processus de deuil est traditionnellement défini par un modèle en 5 étapes :

1-      Le Déni : « Ce n’est pas possible ! »

2-      La Colère : « Pourquoi moi ? »

3-      La Négociation : « Comment faire pour effacer ce qui s’est passé ? »

4-      La Dépression : « Je ne veux plus, je ne peux plus. »

5-      L’Acceptation : « J’accepte la situation et je regarde vers l’avenir. »

Il existe des « deuils » pathologiques, mais aussi des deuils plus difficiles que d’autres. Les étapes s’allongent : on s’enlise dans le déni ou bien dans la colère, la dépression, ou encore en se projetant volontairement en premières lignes, lorsque l’action constante évite de trop penser. Les solutions à inventer devront être individualisées.

 

THIS IS THE END : quand est-ce que ça finit ?

 

Il faut simplement être conscient et garder dans un petit coin de sa tête, qu’en fin de processus de deuil(s) réel ou symbolique, chacun devrait être capable de retrouver un équilibre lui permettant de vivre dans son quotidien. Pour cela, il est fortement conseillé de prendre du temps pour soi, mais aussi d’en accorder aux autres, d’investir des espaces apaisants, rassurants, où se ressourcer, et de toujours trouver des moments pour le faire, seul, en famille, entre amis ou même avec de parfaits inconnus.

 

Douleurs psychosomatiques : tout du pipo ?

 

Sans oublier évidemment, que le corps emmagasine nos émotions, il les emprisonne, les stocke parfois, et les restitue par des tensions, des blocages, des douleurs, etc. Il est donc important de compléter ces efforts par des moments de soin au corps. C’est là que peuvent intervenir de nombreuses thérapies naturelles : réflexologie, massages, yoga, qi-gong, acupuncture, sauna, ou hammam, le choix est vaste. 

En toute fin de parcours de deuil, ou lorsque vous en ressentirez le besoin : reprenez contact avec votre corps, écoutez-vous, et allégez-vous en le libérant de ses tensions...

     

Sources et pistes d'approfondissement : autour du thème des gestions de crise et prise en charge psychologique dans le contexte des catastrophes.

 

 Par Mel Carroz