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Le médecin naturopathe

Un peu d'histoire

Le médecin au XVIIème siècle, est une sorte de "naturopathe", qui utilise des remèdes élaborés à partir de plantes. De nos jours, les deux métiers se distinguent. Le médecin établit un diagnostic, réalise des examens, et ordonne des traitements à partir de molécules isolées, issues de la chimie moderne. Le naturopathe quant à lui se fixe pour objectif de préserver le capital santé ou de rétablir le bon fonctionnement de l'organisme, afin qu'il guérisse par lui-même. Le naturopathe moderne a par ailleurs complété son offre de service au fil des siècles. Désormais, il dispose aussi de techniques de santé dites "naturelles" en provenance de médecines traditionnelles étrangères: le yoga, l'ayurvéda, le taï chi, ... etc.

 

Le Malade imaginaire (Molière, 1673)


« ARGAN, assis, une table devant lui, comptant des jetons les parties de son apothicaire.

Trois et deux font cinq, et cinq font dix, et dix font vingt ; trois et deux font cinq.

« Plus, du vingt-quatrième, un petit clystère insinuatif, préparatif et rémollient, pour amollir, humecter et rafraîchir les entrailles de monsieur. » Ce qui me plaît de monsieur Fleurant, mon apothicaire, c'est que ses parties sont toujours fort civiles. « Les entrailles de monsieur, trente sols. » Oui ; mais, monsieur Fleurant, ce n’est pas tout que d’être civil ; il faut être aussi raisonnable, et ne pas écorcher les malades. Trente sols un lavement ! Je suis votre serviteur, je vous l’ai déjà dit ; vous ne me les avez mis dans les autres parties qu’à vingt sols ; et vingt sols en langage d’apothicaire, c’est-à-dire dix sols ; les voilà, dix sols.

« Plus, dudit jour, un bon clystère détersif, composé avec catholicon double, rhubarbe, miel rosat, et autres, suivant l’ordonnance, pour balayer, laver et nettoyer le bas-ventre de monsieur, trente sols. » Avec votre permission, dix sols. « Plus, dudit jour, le soir, un julep hépatique, soporatif et somnifère, composé pour faire dormir monsieur, trente-cinq sols. » Je ne me plains pas de celui-là ; car il me fit bien dormir. Dix, quinze, seize, et dix-sept sols six deniers.

« Plus, du vingt-cinquième, une bonne médecine purgative et corroborative, composée de casse récente avec séné levantin, et autres, suivant l’ordonnance de monsieur Purgon, pour expulser et évacuer la bile de monsieur, quatre livres. » Ah ! monsieur Fleurant, c’est se moquer : il faut vivre avec les malades. Monsieur Purgon ne vous a pas ordonné de mettre quatre francs. Mettez, mettez trois livres, s’il vous plaît. Vingt et trente sols.

« Plus, dudit jour, une potion anodine et astringente, pour faire reposer monsieur, trente sols. » Bon, dix et quinze sols. « Plus, du vingt-sixième, un clystère carminatif, pour chasser les vents de monsieur, trente sols. » Dix sols, monsieur Fleurant.

« Plus, le clystère de monsieur, réitéré le soir, comme dessus, trente sols. » Monsieur Fleurant, dix sols.

« Plus, du vingt-septième, une bonne médecine, composée pour hâter d’aller et chasser dehors les mauvaises humeurs de monsieur, trois livres. » Bon, vingt et trente sols ; je suis bien aise que vous soyez raisonnable.

« Plus, du vingt-huitième, une prise de petit lait clarifié et dulcoré pour adoucir, lénifier, tempérer et rafraîchir le sang de monsieur, vingt sols. » Bon, dix sols.

« Plus, une potion cordiale et préservative, composée avec douze grains de bézoar, sirop de limon et grenades, et autres, suivant l’ordonnance, cinq livres. » Ah ! monsieur Fleurant, tout doux, s’il vous plaît ; si vous en usez comme cela, on ne voudra plus être malade : contentez-vous de quatre francs, vingt et quarante sols. Trois et deux font cinq et cinq font dix, et dix font vingt. Soixante et trois livres quatre sols six deniers. Si bien donc que, de ce mois, j’ai pris une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit médecines ; et un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze et douze lavements ; et, l’autre mois, il y avoit douze médecines et vingt lavements. Je ne m’étonne pas si je ne me porte pas si bien ce mois-ci que l’autre. Je le dirai à monsieur Purgon, afin qu’il mette ordre à cela. Allons, qu’on m’ôte tout ceci. »

 


Le Médecin des pauvres (Dr Beauvillard, inconnu – début XXème)

 

Rédigé au début du XX? siècle par le docteur Beauvillard, Le Médecin des pauvres a connu plus de 40 éditions et un succès phénoménal. Le tirage annuel du titre était de 500 000 exemplaires. Il n'avait plus été réédité depuis les années 1940. Cet ouvrage propose une nouvelle édition augmentée et mise à jour, avec plus de 500 conseils et recettes pour "éloigner le médecin" et se soigner de manière naturelle. À la fois manuel d'herboristerie répertoriant les plantes médicinales les plus utilisées et leur vertus, précis de "médecine" présentant les maladies les plus communes et leurs remèdes naturels, cet ouvrage rend hommage aux recettes de nos aïeux et aux connaissances pratiques de ces derniers.

 

 


Guérisseurs, rebouteux et faiseurs de secret en Suisse romande (M. Jenny, 2008)

 

Avec le livre "Guérisseurs, rebouteux et faiseurs de secret en Suisse romande" (2008), un pan du voile qui enveloppait ces pratiques traditionnelles a été levé. Ce premier ouvrage a contribué à mettre en lumière un sujet encore tabou en proposant des réponses à de nombreuses questions. Il a permis aussi de présenter ces hommes et ces femmes qui, avec des techniques diverses et des dons souvent innés ou acquis, donnent leur savoir, leur temps et leur énergie pour aider, soulager, soigner avec honnêteté et humilité, sans pour autant promettre la guérison ou le miracle parfois attendus.